Il y a quelques temps, la maison de la poésie de Rennes m’a proposé d’animer une journée de formation autour des lectures musicales, à destination d’enseignant·e·s du secondaire, organisée par la DAAC de Rennes. Je n’avais évidemment jamais fait ça, mais comme j’ai pour habitude de d’accepter tous les projets qui m’emballent et de réfléchir ensuite à leur faisabilité, j’ai dit oui. Puis j’ai passé trois mois à angoisser, fait une insomnie la veille, dormi une heure trente, et pris mon train à 5h45 pour Rennes.
Une quinzaine d’enseignantes de collège et lycée (NB : il n’y avait qu’un homme, et il est parti en milieu de journée alors j’écrirai la suite de cet article au féminin) en français, musique, anglais, espagnol, histoire-géo et sport étaient venus. Le tour de table m’a appris qu’elles étaient très branchées slam et poésie, deux domaines dans lesquels je ne me sens absolument pas compétente – sentiment d’imposture, bonjour.
J’ai commencé la journée avec tout un tas d’exemples tirés de mes expériences : des extraits de lectures musicales, dessinées ou sonores que j’ai faites, des ateliers d’écriture un peu particuliers que j’ai animés, et des lectures créées par des classes ou que proposent des écrivain·e·s dont j’aime le travail.
Après ça, c’était aux autres de travailler. j’ai donc proposé trois petits ateliers d’écriture aux stagiaires, afin que chacune ait au final écrit :
- un texte de fiction, pour travailler le récit et l’imagination
- un texte argumentatif, pour travailler l’articulation de la langue et le sens
- et un autre, poétique, pour travailler la forme et la musique des mots
Premiers constats pour elles : écrire, ce n’est pas simple, et une contrainte peut paralyser quelqu’un tandis qu’elle stimule l’imaginaire d’une autre.
L’après-midi a débuté avec deux jeux sonores pour s’initier aux enjeux et aux contraintes du bruitage, et pour se familiariser (y compris quand on n’est absolument pas musicien) avec des instruments qu’on ne connaît pas ou dont on ne sait pas jouer. J’avais évidemment apporté tout un tas d’instruments rigolos et étranges. C’était amusant et instructif, et le stylophone est sorti grand favori de cette journée.
Enfin, les enseignantes se sont regroupées en duo ou en trio et je leur ai demandé (en une heure car on avait peu de temps) de mettre en voix et en musique un des textes qu’elles avaient écrit le matin. Et je dois dire qu’elles ont relevé le défi avec une gourmandise réjouissante.
La restitution finale a été vraiment impressionnante, drôle et émouvante : il y a eu une chanson sur l’adolescence, un éloge de l’égoïsme et de la lâcheté mis en musique, des histoires sonorisées… Je crois que j’étais aussi fière que si c’était moi qui les avait créées. Quelques extraits ci-dessous.
Si vous souhaitez organiser ce type de formation ou de journée à destination d’adultes ou d’adolescents, n’hésitez pas à me contacter !