Je commence à avoir un paquet de livres sur Sylvia Plath, ses œuvres en français et ses quelques biographies et études (Patricia Godi, Valérie Rouzeau, Diane Middlebrook, Taïna Tuhkunen-Couzic, Sylvie Doizelet), mais aussi certaines en anglais (nouvelles, journaux “unabridged”, lettres non traduites en français, mais aussi une très belle biographie d’Ann Stevenson : “Bitter Fame”).
Mon projet de biographie se dessine lentement, mais ses contours en restent bien flous. Difficile de nager parmi les sources et mon imaginaire, la fidélité au réel et mon interprétation. Ne pas trop m’immerger dans ces textes poétiques, minutieux, analytiques. Apporter mon regard, faire de la biographie un prétexte.
Je viens de terminer “La dame en blanc”, de Christian Bobin, une courte biographie poétique d’Emily Dickinson. Un texte superbe, délibérément décousu, qui se fiche bien de la chronologie ou du lien logique, mais qui met à jour une personne, une poète, un mal-être, qui puise à l’intérieur de l’âme. Peu importent les faits, ils ne sont que le décor, le prétexte à parler d’Emily Dickinson. J’aimerais un jour réussir à écrire un livre comme celui-ci.