Je n’ai pas encore parlé de la polémique qui anime le monde de la littérature jeunesse en ce moment. Enfin plus exactement, et c’est ce qui est intéressant là-dedans, la polémique qui n’a véritablement lieu qu’en dehors du monde de la littérature jeunesse. A l’intérieur, tout le monde est à peu près d’accord.
J’ai lu pas mal de choses sur la question ces dernières semaines, des réponses d’auteurs et d’éditeurs bien formulées et intéressantes, parfois drôles (ici, ici, là, ou encore là ou là), mais je dois reconnaître que je reste hébétée par le fait même qu’il y ait polémique. Ça me semble fou que des gens s’indignent de l’indécence de la littérature jeunesse quand je la trouve au contraire souvent frileuse et coincée dans ses acquis. Mais j’oublie que ce qui est évident pour moi ne l’est pas forcément pour les autres.
Cette frilosité n’est bien sûr pas le cas de tous : de nombreux auteurs et éditeurs publient des livres aux textes originaux, audacieux, intelligents et impertinents. Mais j’ai aussi pas mal d’exemples d’auteurs qui peinent à faire publier leurs textes dès qu’ils sortent un peu des sujets et des formats traditionnels. (Je ne parle pas des illustrations car il me semble que les maisons d’éditions ont globalement moins peur de prendre des risques de ce côté là. Souvent même, l’innovation graphique est un peu l’excuse pour ne pas se préoccuper du texte.)
Sans doute suis-je un peu déçue à cause mes récentes déconvenues personnelles, mais c’est désespérant de voir toute l’indignation que peuvent provoquer des livres jeunesse quand il y a déjà tellement de précautions prises.
L’excellent site arrêt sur images consacre son émission hebdomadaire au sujet. L’émission est plus courte que d’habitude et aucun auteur n’est invité sur le plateau, mais bon, c’est déjà ça.